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La Béotie se peuple - Histoire de Sims
La Béotie se peuple - Histoire de Sims
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28 décembre 2006

* Mise à jour du 28 Décembre 2006 *

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Puis, arriva l’heure fatidique. Christian venait de rentrer d’on ne sait où. La première phase du plan allait donc être mise en place. Olga s’occupa de distraire Christian, pour qu’Erato soit tranquille. Elle l’emmena donc faire une partie d’échec à l’étage. Erato avait donc le champ d’action totalement libre. Elle concocta un superbe repas. Il fallait quand même qu’il savoure ce qui serait son dernier repas sur cette terre. Elle déversa alors le contenu de sa fiole dans la bouteille de vin de Christian.

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C’est avec un certain trémolo dans la voix qu’Erato appela Christian et Olga à venir dîner. Elle se rendait bien compte de la gravité de l’acte qu’elle accomplissait. Elle s’apprêtait à ôter la vie d’un être humain. A ce moment précis, son cerveau croula sous les questions. Avait-elle raison de procéder de cette manière ? N’était-ce pas égoïste de priver Eva de son père ? Allait-elle encore pouvoir se regarder dans un miroir sachant ce qu’elle venait de faire ?
Erato fut prise de panique et ne savait plus quoi faire. Elle était comme tétanisée et les pas de Christian dans l’escalier lui glacèrent le sang. Qu’était-elle en train de faire ?

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Mais elle pensa à sa mamie, ma femme, Christine. Elle pensa à l’odieux chantage dont nous avons été victime, à l’avenir d’Eva, à la voix d’Eva cette fameuse nuit quand, paniquée, elle avait appelée Erato en urgence. Elle se remémora tout cela, tous ces évènements, toutes ces personnes, et elle reprit courage. Il fallait qu’elle le fasse, il fallait qu’elle tue Christian, coûte que coûte. Il avait fait trop de mal autour de lui pour rester impuni.
Malgré tout ce qu’elle se disait pour se réconforter, elle éprouva une certaine appréhension lorsque le père de sa fille s’assit à table, heureux, le sourire aux lèvres, content de déguster le délicieux repas préparé par la femme qu’il aimait.

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Oui, il aimait Erato. Certes, il était déséquilibré mentalement, mais il aimait profondément cette femme et il son plus grand bonheur avait été la naissance de leur fille, Eva. Tout cela, Erato le savait. Elle savait que Christian l’idolâtrait. Elle savait que Christian aimait sa fille par dessus tout. Elle même était , malgré toute la haine qu’elle lui portait, attachée à ce vieillard. Il savait être attachant quelquefois. Il se comportait toujours comme un parfait gentleman avec elle, il la comblait de cadeaux … Mais, ce côté attachant mis de côté, il pouvait devenir en un éclair, un monstre détruisant tout ce qui lui passait sous la main. Quand il était en proie à de graves crises, il était incontrôlable, hystérique.  Il devenait méchant. On pouvait lire dans ses yeux qu’il aimait faire mal.

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Christian était malade. Peut être aurait-il pu être soigné. Il aurait suffit de le faire interner à Saint Jacques, le meilleur hôpital psychiatrique de la région, et il n’aurait plus posé aucun problème à notre famille. Toutes ces choses, Erato y pensa. Tout cela défila dans sa tête en à peine trente secondes, si bien que, prise de remords, elle faillit prendre la bouteille de vin et la verser dans l’évier. Mais il était trop tard. Christian venait de se servir et il porta le breuvage à ses lèvres. Erato regarda le verre se vider dans la bouche du vieillard. A ce moment précis, elle ne pouvait plus revenir en arrière, elle avait déjà pris trop de risque.

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Le reste du repas fut silencieux. Bien que Christian ait essayé de lancer la conversation à plusieurs reprises, les deux femmes restaient stoïques. Elles ne parlaient pas, trop anxieuses et trop affectées par ce qu’il venait de se passer. Sans le savoir, Christian venait de déclencher le processus qui amènerait sa mort.
Erato ne savait vraiment plus où se mettre. Elle osait à peine regarder Christian. Pourtant il semblait gai, joyeux. Il était dans une bonne période et son euphorie se lisait sur son visage. Malheureusement pour lui, dans sept heures tout au plus, il serait bel et bien décédé.

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Lorsque le repas fut terminé, Erato débarrassa la table. Elle lava avec soin toutes la vaisselle et, sous prétexte d’aller acheter du tabac, emmena le verre de Christian et la bouteille de vin dans une benne réservée pour le verre. Il fallait absolument que les pièces à convictions disparaissent. Quand elle revint, un quart d’heure plus tard, Christian et Olga regardait un téléfilm. Aucun d’entre eux ne parlait. Christian, lui, était trop absorbé par l’histoire mais il était évident qu’Olga ne se sentait pas bien. Cette situation la rendait nerveuse et elle avait mauvaise conscience.

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Erato s’assit à côté de son amie et essaya de s’intéresser à l’histoire. Mais bien vite, elle s’aperçut que ses pensées étaient tournées vers tout autre chose que le scénario de ce film. Elle était prise de remords. Elle avait pensé à tout, sauf à ça. Pour elle, il était clair qu’elle n’aurait eu aucun regret, aucun remord. Mais elle s’était trompé.
Elle échangeait de furtifs regards avec sa meilleure amie. Elles étaient toutes les deux dans le même état de nervosité et de culpabilité. Et Christian, lui, au milieu de tout cela, ne se doutait même pas que son heure était venue. Il était d’ailleurs trop absorbé par le film pour remarquer l’état des deux jeunes femmes.

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Puis vint la fin du film. Les deux amies savaient que Christian allait aller se coucher et qu’elles ne le reverraient jamais. A ce moment, Erato eut un réel pincement au cœur. Jamais elle n’aurait imaginé à quel point elle était attaché à ce vieillard en dépit de tout le tort qu’il avait causé à elle et à notre famille.
Christian salua donc les deux femmes. Il sourit à Olga et vint embrasser Erato sur la joue. Ce baiser secoua ma petite-fille de tout son être. C’était comme si elle touchait un macchabée ; son sort était scellé et elle le savait.

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Elles restèrent assises en silence pendant cinq bonnes minutes. Elles n’osaient aller se coucher. Pourtant il fallait bien qu’elles aillent dormir, elles en avaient bien besoin. Le stress et l’anxiété les avaient épuisées.
C’est Erato qui brisa le silence. Elle avait besoin de parler. Cela faisait trois heures qu’elle se sentait vraiment mal et Olga était la seule qui pouvait comprendre ce qu’elle ressentait dans ce moment.

« Viens Olga, on va dehors. Faut que je te parle.
_ Oui, je crois qu’on a besoin de s'aérer et de discuter ! »

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Elles sortirent de la maison et s’allongèrent dans l’herbe, la tête vers le ciel.

« J’en peux plus Olga, je n’en peux vraiment plus. Je craque totalement là. Je ne pensais pas que j’étais attachée à ce point à ce vieux con ! Plusieurs fois, j’ai failli tout abandonner, tout arrêter. Je ne pensais pas que ça serait si dur de le tuer.
_ Oui, j’ai bien vu. Je me demande vraiment avec quelle force tu as pu mettre le poison dans son vin. Moi je crois que je n’aurais pas pu. J’aurais été tétanisée … Tu te rends compte de ce que l’on est en train de faire ?
_ Oui … enfin, je croyais …
_ Comment certaines personnes peuvent étrangler quelqu’un ou lui tirer une balle dessus ? C’était tout bonnement … inhumain. Je veux dire … je sais pas, mais moi … je crois que je ne pourrais vraiment pas, je m’évanouirais avant !
_ Oui, c’est une bonne question. Comment est-ce que certaines personnes arrivent-elle à faire ça sans éprouver le moindre remord ?… Parce que là, moi, je craque ! Je suis pleine de remords … je sais pas comment je vais faire pour ne pas craquer demain matin, ça va être dur !
_ Oui … je sais … Bon, je crois qu’on devrait rentrer et aller se coucher. Il se fait tard et je pense que la nuit va être longue ...

_ Oui … tu as sûrement raison. »

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Les deux amies rentrèrent. Tandis qu’Erato se dirigeait vers la chambre où dormait Christian, Olga alla vérifier que toutes les issues de la maison étaient fermées. Elle prit soin de cacher toutes les clés et de subtiliser les doubles de Christian.
Comme l’avait prédit Olga, la nuit fut longue, très longue. Elle n’arrêtait pas de se retourner dans son lit. Elle pensait à Christian qui devait sûrement agoniser dans son sommeil. Elle essaya de lire mais rien n’y faisait, elle ne trouvait pas le sommeil. Sûrement était elle trop stressée par les évènements à venir.

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Erato n’arrivait pas non plus à dormir. Elle passait son temps à observer Christian. Elle l’entendait respirer. Il vivait encore. Mais au fil des heures, elle se rendit compte qu’il avait de plus en plus de problèmes pour respirer. Il était à l’agonie et bientôt il serait décédé !
Malgré tout, sur le coup des quatre heures, elle arriva à s’endormir. Elle était presque sûre que Christian était mort et la fatigue avait eu raison d’elle.

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Commentaires
A
Oui, oui ... Ça peut paraître surprenant mais Erato a des sentiments ! Et ouais !<br /> Ouh la la ... qule compliment ! Presque un Ruathou, ça veut tout dire ça :D<br /> <br /> Merci beaucoup d'être venu.<br /> <br /> Aurélien
M
Erato a des sentiments ? C'est étrange mais je sens quelque chose d'étrange dans ta mise à jour, je ne saurais dire quoi. Quelque chose qui n'y était pas avant, mais ne t'inquiètes pas j'aime beaucoup ça. Ou alors c'est un effet de mon imagination. <br /> Et cette histoire de meurtre rajoute un peu de piments dans l'histoire, ça vaudrait presque un Ruatho (;-)).<br /> A quand la suite ?
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